Il y a de la friture sur la ligne entre l'Elysée et plusieurs ministères.

Alors que les rumeurs ne cessent de s'amplifier dans le microcosme parisien sur des désaccords entre Emmanuel Macron et son Premier ministre, à tel point que nombre de commentateurs pensent que les jours d'Emmanuel Philippe sont comptés à Matignon, l'Elysée est de nouveau ce soir dans le débat sur le déconfinement pour recadrer le ministre de la Santé.

Samedi, à l'issue d'un conseil des ministres exceptionnel, Olivier Véran avait déclaré que les autorités pourront imposer une mise en quarantaine aux personnes en provenance de l'étranger ou des DOM-TOM. La "quatorzaine obligatoire" va concerner "toute personne" qui rentre sur "le territoire national, dans un territoire ultra-marin ou en Corse", soit "souvent des Français partis à l'étranger" et "qui souhaitent revenir", avait déclaré le ministre de la Santé.

Ce soir, communiqué de recadrage de l'Elysée : La France n'imposera pas de quarantaine à "toute personne, quelle que soit sa nationalité, en provenance de l'UE, de la zone Schengen ou du Royaume-Uni".

A une semaine du 11 mai, date annoncée pour le début du déconfinement, le moins que l'on puisse dire est qu'il y a encore de nombreux flous. Et notamment concernant les habitants de l'Outre-mer qui, rappelons-le, ne font pas partie de la zone Schengen. De nombreux Réunionnais s'interrogent : vont-ils subir une quatorzaine en arrivant en métropole s'ils devaient voyager ? Il devient urgent qu'Annick Girardin prenne la parole pour clarifier la situation.

Quoi qu'il en soit, toute cette cacophonie donne vraiment l'impression que l'exécutif ne sait pas où il va et qu'il avance à tâtons. Quitte à dire demain le contraire de ce qu'il disait la veille.

Pas étonnant dans ces conditions, comme le montrent tous les sondages, que les Français dans leur très grande majorité n'aient aucune confiance dans ce gouvernement et qu'Emmanuel Macron soit aussi impopulaire.